L'ORGASME

Il n'est pas obligatoire pour s'épanouir

Jouir et faire jouir est une injonction sociale, pas une obligation. Pour se sentir bien dans sa peau et sa sexualité, l’important est d’éprouver du plaisir. Ia jouissance n’est pas un passage obligé du plaisir sexuel. Si, selon un récent sondage Ipsos, 49 % des Françaises reconnaissent avoir régulièrement des difficultés pour atteindre l’orgasme, elles ne sont pas pour autant mal dans leur peau. « L’orgasme contribue au bienêtre de chacun, mais il n’est pas indispensable ». Il faut arrêter de penser qu’il s’agit d’une norme incontournable. Cette hantise génère des souffrances psychiques. Il n’est qu’à voir les personnes qui ont fait le choix d’être asexuelles et qui sont, par ailleurs, tout à fait épanouies. « Prendre du plaisir, dans la vie comme au lit, passe aussi par les caresses, la sensualité, l’écoute, les jeux érotiques… » Alors, l’orgasme ne serait-il que « la cerise sur le gâteau » ?
C’est sans doute plus complexe. « Dans nos sociétés très portées sur la performance et la pornographie, aboutir à l’orgasme est bien souvent une nécessité. Pour les hommes qui font de l’éjaculation une question de virilité et pensent devoir jouir et faire jouir, mais aussi pour les femmes qui peuvent se sentir frustrées de ne pas voir éjaculer leur compagnon, et à qui on a inculqué que leur épanouissement passait par la pénétration ».

Il n'est pas le Graal, mais il est bénéfique

Soumises aux injonctions natalistes et au machisme général, les femmes ont ainsi longtemps passé leur plaisir sous silence. « D’autant plus que si, pour procréer, l’homme a besoin de jouir, il n’en est pas de même pour la femme. Heureusement, les mentalités ont évolué. Les femmes assument de ne pas avoir systématiquement d’orgasme. Elles découvrent aussi leur corps et les multiples plaisirs auxquels elles peuvent accéder par stimulation physique ou mentale ». Selon plusieurs études, les femmes décomplexées, connaissant leur corps et acceptant leurs fantasmes, auraient plus d’orgasmes et seraient plus épanouies.

Pour être en harmonie avec soi-même et l’autre, il faut privilégier le plaisir et non plus la prouesse. Exprimer aussi ses envies que l’on aura mieux cernées, grâce à la masturbation, par exemple ». Mais si l’orgasme n’est pas le Graal, il est bénéfique à bien des égards et favorise un bon équilibre et une bonne santé. Il permet, en effet, de produire de l’ocytocine, cette hormone du plaisir qui agit sur la confiance en soi, la résistance au stress. L’orgasme stimule également la production de mélatonine, l’hormone du sommeil et aurait des effets antiinflammatoires et peut-être même anti-âge.