LA MÉNOPAUSE

Une période clé pour la sexualité des femmes

Cap de vie, la ménopause est loin de sonner le glas de la féminité. Il faut, en revanche, prendre en compte certains troubles qui peuvent parfois perturber la libido.
 

Au 18e siècle, à peine un tiers des femmes atteignait l’âge de la ménopause. Aujourd’hui, avec une espérance de vie féminine moyenne de 85 ans, elles sont 90 % à franchir cette transition… La plupart avec une certaine sérénité. « La ménopause ne signifie pas la fin de la sexualité, mais la fin de la reproduction ». Mais le passage n’est pas toujours facile, car il peut s’accompagner d’une diminution de l’appétit sexuel automatique.

Les hormones

Au moment de l’ovulation, un pic hormonal donne du désir sexuel de façon plus intense à la femme, ce qui disparaît avec la fin des cycles. » Ménopause rime donc parfois avec libido en berne. L’explication est physiologique. : « Le manque d’imprégnation hormonale locale des tissus est très souvent responsable d’une atrophie vaginale avec sécheresse et diminution de la lubrification. » Alors qu’une jeune fille de 20 ans a une lubrification complète en moins de trente secondes, il faudra plus de deux minutes pour y parvenir après la ménopause. Mais ces troubles peuvent être pris en charge et résorbés avec un traitement de substitution hormonal, ainsi que par la prescription de lubrifiants.
 

Le vieillissement intrinsèque lié à la ménopause est surtout corrélé à la diminution sensorielle avec des stimuli sexuels moins puissants. Les sensations au toucher peuvent être plus lentes et difficiles à obtenir. Mais cette ère du slow-sex est aussi l’occasion de plus de complicité et de tendresse. Contrairement à l’homme, menacé par les troubles de l’érection au fil du temps, le vieillissement sexuel n’entraîne pas d’incidence sur la qualité des orgasmes féminins.

Le coté psychologique

De nombreux facteurs psychologiques entrent en ligne de compte. «Une femme qui change de partenaire après la ménopause a autant de désir qu’une femme qui n’est pas ménopausée. » De fait, la ménopause est un révélateur. Il n’est pas rare de voir les difficultés sexuelles s’aggraver si la situation était déjà tendue, et les rapports sexuels peu présents. Associée au « syndrome du nid vide », sentiment d’abandon qui touche essentiellement les femmes quand les enfants quittent le domicile familial, ou à la crise de la cinquantaine, cette transition hormonale peut précipiter une séparation, puis favoriser une nouvelle rencontre amoureuse.

Une seconde lune de miel

A l’inverse, la ménopause provoque parfois une seconde lune de miel au sein du couple. « Le couple, qui s’était éloigné avec les enfants, se retrouve à deux, recommence à être attentionné et à faire l’amour quand il veut. Sans compter que la meilleure des contraceptions, c’est tout de même la ménopause, un allègement pour beaucoup de femmes. » Pour choyer sa sexualité, il est important de se « réconcilier avec l’image de son corps. La femme ne doit jamais oublier sa féminité et en être fière. Le désir est lié à cette condition et à l’envie de bonheur». Autre recette de la longévité du plaisir et du désir : l’activité physique. « Une pratique de trente minutes quotidienne permet de limiter les bouffées de chaleur, d’avoir un meilleur moral et d’augmenter la libido ».